Vous êtes professionnels de la filière, vous souhaitez mettre en oeuvre des pratiques d’approvisionnements durables, vous souhaitez être accompagnés
Les ressources marines ne sont pas illimitées. Nous connaissons aujourd’hui leur grande fragilité face aux modifications de l’environnement et à la pression de la pêche. L’extraordinaire capacité naturelle des espèces marines à se renouveler peut être réduite, voire anéantie, dans le cas de pêches intensives. Plusieurs populations d’espèces marines se sont déjà effondrées sous l’effet d’une exploitation humaine trop intensive (cabillaud de Terre-Neuve, empereur de l’Atlantique Nord-Est...).
Ces 15 dernières années ont été marquées par la mobilisation, au niveau européen, des acteurs de la filière pour faire évoluer les pratiques (de pêche et d’approvisionnement), et par une réforme ambitieuse de la Politique Commune de la Pêche (PCP) en Europe, en terme environnemental. L’année 2020 devait être l’année où l’ensemble des stocks européens devaient être exploités à des niveaux
durables (objectif PCP) et où le bon état écologique du milieu marin devait également être atteint (objectif de la DCSMM*). Globalement, ces objectifs n’ont malheureusement pas été atteints, ni en Atlantique et encore moins en Méditerranée. 30 % des stocks évalués en Atlantique Nord-Est sont toujours surpêchés et le milieu marin n’a pas encore atteint le bon état
écologique.
Depuis le début des années 2000, la proportion des stocks surexploités en Atlantique Nord-Est est en diminution lente, mais
régulière.
Cette diminution s’est accrue en 2020 et en 2021, suite à la réduction de la pression de pêche liée à la crise Covid ; puis en 2022, le pourcentage de stocks surpêchés a légèrement augmenté. En Méditerranée et en mer Noire, la pression de pêche diminue également de manière continue mais reste très élevée et globalement deux fois supérieure au taux d’exploitation maximum pour une gestion durable de la pêcherie. 61 % des stocks évalués scientifiquement sont surexploités et la plupart des stocks sont non évalués. La Méditerranée et mer Noire est ainsi l’une des zones de pêche les plus surpêchées au monde.
Au niveau mondial, de nombreux enjeux demeurent : 37,7 % (FAO 2024) des stocks sont surexploités, des techniques de pêche fort impactantes sur les écosystèmes subsistent, des pratiques de pêche illégales perdurent... Beaucoup reste encore à faire pour le maintien de la biodiversité marine, la préservation des ressources et par conséquent, la pérennité des métiers qui en dépendent.
L’aquaculture est aujourd’hui le secteur de production alimentaire dont la croissance est la plus rapide.
Ce secteur représente à l’heure actuelle la source de 57 % de toutes les espèces aquatiques commercialisées pour la consommation humaine à travers le monde. Ce chiffre devrait atteindre 62 % dès l’horizon 2030 d’après les perspectives d’évolution de la FAO (organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture). Si l’aquaculture apparaît comme un secteur prometteur pour l’alimentation humaine, il n’en reste pas moins que ce secteur doit faire face à de nombreux enjeux. De nombreux paramètres sont à prendre en considération pour que ce secteur s’inscrive dans un mouvement durable à la fois au niveau environnemental, économique et social.
Les mareyeurs et grossistes de la filière produits de la mer représentent un maillon central dans la chaîne de distribution.
Véritables intermédiaires entre professionnels de la pêche et de l’aquaculture et professionnels de la vente (restaurateurs, poissonniers, grandes surfaces), ils représentent une plate-forme tournante des informations clés nécessaires au contrôle de l’origine précise du produit et de sa qualité.
Ces intermédiaires ont une responsabilité majeure afin d’assurer la traçabilité des
produits de la mer et la transmission des informations auprès de l’aval de la filière.
Les enseignes de la grande distribution (Grandes et Moyennes Surfaces) occupent la plus grande part du marché français en termes de distribution des produits de la mer : environ 60% des produits de la mer consommés en France proviennent de la grande distribution (±43 % en frais et ±57 % en surgelés).
L’intégration de critères de développement durable dans la politique d’achat de produits de la mer au sein du secteur de la grande distribution a commencé au début des années 2000. Certaines enseignes ont progressivement développé leur propre politique à l’égard de la durabilité de leur approvisionnement en produits de la mer, en utilisant diverses approches et avec des degrés divers d’engagement.
La poissonnerie a un rôle d’influenceur au sein de la filière pour un approvisionnement durable et une consommation responsable.
Le secteur de la poissonnerie fournit en moyenne 35 % des produits aquatiques consommés en France. Ils sont 3 200 détaillants à proposer une large gamme de poissons, crustacés, mollusques aux consommateurs.
En exigeant auprès de ses fournisseurs des produits de la mer issus de la pêche durable, le poissonnier peut influer les pratiques d’approvisionnement et de production en amont de la filière. En sensibilisant et en informant avec pédagogie ses clients sur les enjeux de la préservation des ressources de la mer, le poissonnier peut également inciter le consommateur à s’approvisionner de manière durable en produits de la mer.
Les restaurateurs ont un rôle essentiel pour promouvoir une alimentation durable et responsable. En choisissant des produits de la mer issus de sources durables, ils contribuent à la préservation des ressources marines et à la protection des écosystèmes.
Qu’il s’agisse de restauration traditionnelle, gastronomique ou collective, les choix d’approvisionnement ont un impact direct sur l’environnement. Proposer des espèces durables, varier les recettes, informer les clients sur l’origine des produits : autant de gestes simples qui participent à une restauration plus responsable.
Adopter une démarche d’approvisionnement durable permet aussi de répondre aux attentes des consommateurs, de plus en plus sensibles à l’origine et à la qualité des produits qu’ils consomment. C’est une vraie valeur ajoutée pour les établissements engagés.
... et vous souhaitez mener votre activité tout en préservant les ressources aquatiques.